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Chloé et le volcan qui boudait
Imagine une plaine immense et scintillante, non pas de neige, mais de délicieuse crème glacée à la vanille, parsemée de pépites de sucre cristallisé. C’était la Banquise des Glaces à la Vanille, le royaume de la chevalière Chloé.
Chloé n’était pas une chevalière comme les autres. Son armure, légère comme une meringue, brillait de mille feux et, surtout, elle était la personne la plus rapide que le monde ait jamais connue. Quand elle courait, on ne voyait qu’un éclair argenté qui laissait derrière lui un doux parfum de gaufrette. Dans sa poche, elle gardait toujours son trésor : une petite graine lisse qui changeait de couleur selon son humeur.
Un matin, une odeur de chocolat un peu trop cuit réveilla tout le monde. Le grand Volcan de Chocolat Chaud, qui d’habitude laissait couler un fleuve tiède et réconfortant, se mit à gronder et à cracher des boules de lave chocolatée brûlante !
« Catastrophe ! » s’écria Chloé. « La banquise commence à fondre ! »
Sans perdre une seconde, elle fila vers le volcan. Zou ! Elle esquivait une boule de chocolat par la gauche. Zip ! Elle évitait une autre par la droite. Elle était si rapide que pas une seule goutte ne toucha son armure. Mais elle ne pouvait pas s’approcher assez pour calmer le volcan. Plus elle essayait, plus elle s’énervait de ne pas y arriver.
« Grrr, stupide volcan ! » pesta-t-elle.
Elle sentit une chaleur dans sa poche. Sa petite graine, d’habitude d’un vert apaisant, était devenue rouge vif, presque aussi furieuse que le volcan.
C’est alors qu’elle manqua de renverser un petit personnage tout rond qui roulait une énorme boule de neige… ou plutôt, de crème chantilly.
« Oh là là, doucement ma chère amie ! » dit une petite voix douce.
C’était Barnabé, le pingouin-pâtissier. Il était aussi lent et méticuleux que Chloé était rapide et impulsive.
« Barnabé ! Je n’ai pas le temps ! » dit Chloé, courant sur place d’impatience. « Le volcan est en colère et je n’arrive à rien ! Ça me met en rage ! »
Barnabé regarda la graine rouge de Chloé, puis le volcan qui crachait sa colère chocolatée.
« Je crois que c’est justement ça le problème, » dit-il calmement. « Regarde ta graine. Elle est rouge de colère, comme le volcan. On ne peut pas éteindre un feu avec un autre feu. »
Chloé s’arrêta net. Elle regarda sa graine, puis le volcan. Barnabé avait raison. Sa propre colère ne faisait qu’ajouter au chaos.
« Mais alors… que faire ? » demanda-t-elle, sa voix soudain plus douce. La graine dans sa poche vira à l’orange.
« Quand quelqu’un boude, on ne lui crie pas dessus, » expliqua le pingouin avec un sourire malicieux. « On lui offre une douceur ! Je connais la recette du Sorbet de l’Apaisement, mais les ingrédients sont au sommet des Monts Meringués, de l’autre côté de la banquise. »
« C’est trop loin ! La banquise aura fondu ! » s’inquiéta Chloé.
« Pas pour toi, » répondit Barnabé en lui tapotant le bras.
L’idée était parfaite ! Pendant que Barnabé préparait son immense chaudron, Chloé s’élança. Elle fut un trait d’argent filant sur la crème vanillée. En un clignement d’yeux, elle revint avec les Flocons de Sucre Glacé des cimes et les Larmes de Joie de Morse Caramélisé.
Barnabé mélangea le tout avec une lenteur experte. Le sorbet bleu ciel se forma, dégageant un parfum de menthe fraîche et de bonheur.
« Maintenant, le plus dur, » dit le pingouin. « Il faut le verser dans le cratère. »
« Laisse-moi faire ! » cria Chloé.
Elle attrapa le seau de sorbet et fonça vers le volcan grognon. C’était un ballet incroyable. Elle zigzaguait entre les projectiles de chocolat chaud, un sourire aux lèvres. Ce n’était plus un combat, mais un jeu !
Arrivée au sommet, elle lança le sorbet de toutes ses forces au cœur du cratère.
Il y eut un grand PSHHHHHHH…
Puis un silence.
Le volcan soupira un grand nuage de vapeur qui sentait bon la menthe et le chocolat. Les coulées de lave brûlante se transformèrent en une douce et tiède fontaine de chocolat, parfaite pour y tremper des fruits.
La banquise était sauvée. Chloé et Barnabé se firent un grand câlin. La chevalière sortit sa graine de sa poche. Elle brillait maintenant d’un jaune soleil, pétillant de joie.
Ce jour-là, la chevalière la plus rapide du monde avait appris que pour résoudre certains problèmes, il ne fallait pas foncer tête baissée, mais prendre le temps de la douceur et de l’amitié.

