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Au Pôle Nord, l’air sentait la cannelle, le pin frais et l’excitation. C’était la nuit la plus importante de l’année et une véritable effervescence régnait dans l’atelier du Père Noël. Les lutins, avec leurs bonnets pointus qui dansaient, emballaient les derniers cadeaux dans un joyeux tintamarre.

Parmi eux se trouvait Nicolas, une petite fille pas tout à fait comme les autres. Nicolas avait un secret merveilleux : son nez brillait. Pas un petit peu, non ! Il scintillait d’une lueur douce et dorée, comme une luciole égarée au milieu de l’hiver. Cette lumière était si pratique pour retrouver les rubans égarés sous les établis !

Soudain, un grand “Oh non, non, non !” retentit. C’était le Père Noël. Sa grande barbe blanche tremblait de désarroi.
« Que se passe-t-il ? » demanda Nicolas, son petit nez éclairant le visage soucieux du grand homme.
« Le Sac des Éclats de Rire a disparu ! » s’exclama-t-il.

Ce n’était pas n’importe quel sac. C’était un sac magique, tissé avec des fils de joie et des perles de bonne humeur. Toute l’année, il collectait les plus beaux rires des enfants du monde. La nuit de Noël, le Père Noël en saupoudrait une pincée sur chaque maison pour s’assurer que la joie réchauffe tous les foyers. Sans lui, la tournée serait bien triste, un peu grise et silencieuse.

« Il faut le retrouver avant que la grande horloge ne sonne minuit ! » dit le Père Noël.

Les lutins couraient dans tous les sens, paniqués. Mais Nicolas, elle, resta calme. Sa petite lumière nasale était parfaite pour une mission d’exploration. « Je vais le trouver, Père Noël ! » déclara-t-elle avec courage.

Elle sortit dans la nuit polaire, où la neige crissait sous ses bottes. Le vent glacial soufflait, mais la lueur de son nez créait une petite bulle de chaleur autour d’elle. Elle chercha près de l’étable des rennes, puis dans la forêt de sapins en sucre d’orge, mais rien.

Alors qu’elle commençait à se sentir un peu seule, elle entendit un petit grognement. Blotti contre un rocher de glace, se trouvait un petit ours polaire qui grelottait. Il avait l’air très bougon.
« Bonjour, » dit Nicolas doucement. « Pourquoi as-tu l’air si triste ? »
« J’ai froid, » répondit l’ourson en frissonnant. « Et je suis tout seul. Le froid, c’est encore plus froid quand on est seul. »

Le cœur de Nicolas se serra. Elle s’approcha et la douce lumière de son nez illumina le museau de l’ourson. Celui-ci cligna des yeux, surpris par cette chaleur inattendue.
« Je m’appelle Nicolas. Je cherche un sac très important. Veux-tu m’aider ? À deux, on aura plus chaud. »
L’ourson, qui s’appelait Flocon, hésita, puis hocha la tête. L’idée d’avoir une amie-lanterne lui plaisait bien.

Ensemble, ils s’aventurèrent plus loin, jusqu’à la Grotte des Échos Silencieux, un endroit où les sons avaient tendance à se perdre. C’était sombre et un peu effrayant. Flocon se serra contre Nicolas.
« N’aie pas peur, » murmura-t-elle. « Regarde, ma lumière nous guide. »

Au fond de la grotte, ils le virent enfin. Le Sac des Éclats de Rire était là, affalé sur le sol, tout plat et sans couleur. Il avait l’air aussi triste que Flocon tout à l’heure.
« Oh non, il ne rit plus ! » s’inquiéta Nicolas. « Il a dû prendre froid, lui aussi. »

Elle essaya de le secouer, de lui chanter une chanson, mais rien n’y faisait. Le sac restait silencieux. Flocon, qui avait oublié d’être grognon, regardait la scène, perplexe.
C’est alors que Nicolas eut une idée espiègle. Elle se tourna vers Flocon et lui fit la plus drôle des grimaces. L’ourson essaya de rester sérieux, mais un petit son s’échappa de sa gorge : « Pffft ! ».
Nicolas ne s’arrêta pas là. Doucement, elle commença à lui chatouiller le ventre. Flocon se tortillait, essayant de résister, puis il explosa dans un rire franc et joyeux, un rire qui rebondit sur les parois de la grotte.

Et là, un miracle se produisit.

Au son du rire de Flocon, le Sac Magique frémit. Une petite étincelle de couleur apparut sur sa toile. Nicolas, comprenant tout, se mit à rire aussi, un rire cristallin qui se mêla à celui de son nouvel ami. Elle serra Flocon dans ses bras, et leur chaleur, celle de leur rire et de leur amitié toute neuve, enveloppa le sac.

Le Sac des Éclats de Rire se gonfla d’un coup, vibrant de mille couleurs ! Un immense « HA ! HA ! HO ! HO ! HIIII ! HIIII ! » en sortit, si puissant et si contagieux que Nicolas et Flocon roulèrent par terre, incapables de s’arrêter de rire. La magie était revenue !

Ils retournèrent en courant à l’atelier, juste comme les douze coups de minuit allaient sonner. Le Père Noël, en voyant arriver Nicolas, son nez brillant de fierté, et Flocon l’ourson, qui ne grelottait plus du tout, poussa un cri de joie.
« Vous l’avez fait ! »

Il prit le sac vibrant de bonheur et, en guise de remerciement, il en sortit une pincée de poudre de rire qu’il souffla sur Flocon. L’ourson se mit à scintiller d’une douce lumière, tout comme le nez de son amie. Il n’aurait plus jamais froid.

Cette nuit-là, la tournée du Père Noël fut la plus joyeuse de toutes. Et Nicolas comprit la plus belle des magies : même dans le froid le plus polaire, rien ne réchauffe mieux le cœur qu’un éclat de rire partagé avec un ami.